Dôme végétalisé pour le Colisée, le nouvel espace culturel et sportif de Chartres

Installé non loin de la gare et tout récemment ouvert, le nouvel équipement modulable de la cité chartraine a pour vocation d’accueillir aussi bien des rencontres sportives que des concerts. Construit au cœur de la ville sur d’anciennes friches, le bâtiment avait l’ambition de s’inscrire dans une démarche environnementale globale que justifie notamment la végétalisation qualitative de sa toiture.

Chartres métropole regroupe 66 communes, soit plus de 140 000 habitants. Pour répondre à la fois aux attentes de ses clubs sportifs – handball, basket – et offrir une salle de spectacle de dimension nationale, le Colisée a été conçu, pouvant accueillir environ 4 000 spectateurs.

Le projet architectural de Groupe6 Architectes s'adapte à la morphologie du terrain. Le complexe, tout en rondeurs, accueille du végétal sur sa toiture sommitale. Celle-ci, en pente douce, intègre un belvédère piétonnier ouvert à la promenade (hors événement et nuit). Vu du ciel, le Colisée apparaît comme un espace vert, un parc urbain.

« L’idée d’une promenade en « balcon ouvert sur la ville » est prolongée et amplifiée par la création d’une grande esplanade et d’un jardin belvédère en toiture permettant d’offrir des points de vue remarquables sur la ville. L’horizontalité du bâti renforce la perception du cône d’ouverture visuel vers la cathédrale qui est ici mis en scène, assure le lien visuel entre les deux rives et les met en résonance », souligne Groupe6 Architectes.

Cadre contraint pour végétalisation ambitieuse

Le cabinet d’architecture avait totalement intégré à sa réflexion la toiture paysagère, grâce à l’intervention d’un concepteur-paysagiste. Cependant, la structure présentait trois spécificités à prendre en compte pour sa composition :

  • Un élément porteur en béton mais sur charpente métallique, contraignant la portance et donc l’épaisseur du substrat (21 cm) ;
  • Des contraintes acoustiques fortes à respecter au vu de l’implantation citadine du projet ;
  • Une configuration en léger dôme faisant varier la pente entre 0 et 55 %.

Pour répondre à ce cadre technique, il a fallu adapter la palette végétale en remplaçant des arbustes par des vivaces ou des graminées comme Euphorbia characias ou Stipa tenuifolia. D’autres adaptations ont dû être faites : les Sarcococca confusa ont par exemple été retirés de la palette végétale initiale en raison de l'exposition trop ensoleillée de la toiture qui ne leur aurait pas convenu. Ces ajustements se sont faits en concertation entre l’entreprise du Prieuré, Groupe6 Architectes mais aussi la ville de Chartres. Cette dernière souhaitait un cortège végétal avec des graminées, des fleurs et le moins de plantes caduques possible pour garder une présence végétale y compris en hiver.

Pour traiter les pentes, fortes à certains endroits, des dispositifs de retenues ont été installés grâce à un système alvéolaire et une géogrille permettant de contenir le substrat et d’éviter les glissements. 

Mise en œuvre soignée

« Pour assurer la production et la livraison des végétaux en temps et en heure, le projet a fait l’objet d’un contrat de culture avec le pépiniériste », précise Julie Antoine, ingénieure au bureau d’études du Prieuré. Car, une fois le substrat mis en œuvre par soufflage – notamment car l’accès par grue n’était pas possible côté voies SNCF -, il s’agissait de planter 15 400 végétaux livrés en conteneurs de 1,3 L, 2 L ou 3 L, pour un rendu optimal dès réception du chantier, selon la conception en « bandes » du concepteur-paysagiste.

Un paillage en toile tissée biodégradable a été posé sous les plantations tandis qu’un lit en paillette d’ardoises rythme les zones d’entretien. Cette composition en bandes parallèles n’est pas sans rappeler les paysages de Beauce.

Pour l’irrigation, un réseau goutte-à-goutte a été installé, l’arrosage étant optimisé grâce à des sondes tensiométriques qui suivent l’humidité du support de culture. En première intention, cet arrosage est effectué grâce aux eaux de pluie récupérées et stockées dans une cuve dédiée. 

Services écosystémiques attendus

L’ensemble du projet a été conçu pour être le plus vertueux possible en termes environnementaux. Son implantation sur des friches a permis d’éviter d’artificialiser 12 à 14 ha de terrain (s’il avait été situé à la périphérie de la ville).

Surtout, la toiture végétale a été pensée pour agir comme un tampon thermique pour une approche bioclimatique du bâtiment mais également pour gérer les eaux de pluie et, enfin, pour jouer un rôle important d’auxiliaire et de relais pour la faune et la flore. 

  • Surface
    5 415 m²
  • Date de réalisation de la végétalisation
    2023-2024
  • Maître d’ouvrage
    Chartres Métropole
  • Architecte
    Groupe6 Architectes
  • Entreprise générale
    Briand
  • Bureau de contrôle
    Socotec
  • Elément porteur
    béton sur charpente métallique
  • Pente
    0 à 55 %
  • Complexe d’étanchéité
    membrane bitume bicouche anti-racine
  • Complexe de végétalisation
    o Système d’irrigation : arrosage micro irrigation goutte à goutte o Drain : drainage Unidrain ID 100 sur pente faible et nappe de drainage et de répartition ID Protect sur les plus fortes pentes. o Filtre : Le Prieuré ID filtre o Substrat : Le Prieuré ID Flore sur 21 cm, installé par soufflage o Couche végétale : Ceratostigma 'Griffithi', Cistus corbariensis, Pittosporum tobira 'Nana', plusieurs Lavandula et Gaura, Santolina viridis 'Primrose Gem', Santolina lindavica, Panicum virgatum 'Shenandoahl', Perovskia atriplicifolia 'Blue Spire', Pennisetum alopecuroides 'Hameln', Euphorbia characias, Rosmarinus officinalis 'Corsican Blue', Stipa tenuifolia, Lonicera pileata o Autre système : Multifix 3D pour retenue du complexe de végétalisation
  • Mode de mise en œuvre de la végétalisation
    plantation conteneurs de 1,3 L / 2 L / 3 L